Sujet | C12 : Fourqueux |
Longueur | |
Mode | Pédestre |
Proposé par | Association Fourqueux Patrimoine |
Lien | Aucun |
Date de révision | 26/04/2023 |
On démarre place Victor Hugo…
Quittez cette place et descendez sur quelques mètres la rue du Maréchal Foch en direction de l’ESPACE que vous dépassez sur votre gauche. Prenez sur votre droite la rue aux Oies. Sur un plan de Fourqueux datant de 1820, l’actuelle rue du Maréchal Foch, s’appelait la rue aux Oyes.
Il est presque certain que le nom de cette rue provient du fait qu’à cet endroit il y avait un élevage d’oies. Les oies semblent avoir toujours existé ainsi les Oies du Capitole dont on dit qu’elles sauvèrent Rome en prévenant les Romains par leurs cris de l’invasion nocturne des Gaulois !
Cet élevage se serait situé sur la même couche géologique que le lavoir construit, à l’époque, juste en dessous de l’Espace.
Il comportait un grand bassin avec,de chaque côté, des pierres de lavage sur lesquelles les femmes lavaient leur linge. Un petit bassin d’eau claire à ciel ouvert joignait le grand bassin.Autour, une sente spéciale pour l’accès des brouettes chargées de linge, une citerne métallique perchée, un poêle, et des tréteaux pour l’égouttage du linge. Le lavoir fut démoli lors de la construction de la première salle des fêtes.
Extrait d’un article paru en décembre 1977, écrit par Béatrice Bec (prix Goncourt 1952 pour“Léon Morin prêtre”). Elle habita la cour Boivin à Fourqueux avec sa mère dans les années 20.
« Le lavoir était aussi un lieu fascinant, surtout quand les mères n’y étaient plus et qu’il ne restait autour du grand et petit bassin à ciel ouvert que les caisses où elles s’agenouillaient. Nous organisions des régates d’escargots placés dans des boîtes de camembert…”
Le temps de quelques pas et vous trouvez, à droite, la Sente des Jardins. Petite sente entre deux jardins.
Le mot jardin vient du vieux françois « jart ou gart « , de langue francique, formes non attestées de « gard » et « gardo » (clôture) qui donna « hortus gardinus » (jardin enclos) et également, outre, « jardinier » et « jardinage », mais aussi « garden », « gardening », « garden-party » chez nos voisins anglais, et « giardino » en Italie et jardin en Espagne.
Des vergers subsistent encore avec des framboisiers, fraisiers…vestiges de ce Fourqueux arboricole dont les fruits délicieux étaient emmenés tôt le matin aux Halles à Paris.
Engagez-vous dans cet étroit petit chemin qui file entre les jardins potagers. À droite des rangées de poiriers, à gauche des fruits et légumes.
La sente se rétrécit un peu et sur votre gauche, vous apercevez, caché au creux du lierre, l’emplacement muré d’une ancienne cave voûtée.
Au bout de la sente à droite, l’ancienne ferme Marqueton dont les bâtiments figurent à l’inventaire du patrimoine.
Cette ferme fut construite au XVIIIe siècle pour son corps de bâtiment principal. Les granges, buanderie et remise seront édifiées ultérieurement au XIXe siècle. Le logement d’habitation sera agrandi dans le premier quart du XXe siècle. Construction de l’étable à vaches en 1948.
L’évolution du plan d’ensemble avec une grande importance accordée à la cave et au cellier est liée aux productions viticoles et arboricoles de la région.
Tournez à gauche dans la rue de Saint-Germain et descendez en direction du carrefour de la Croix Rouge.
Cette maison-aujourd’hui Café de la Croix Rouge -a toujours été entre les deux rues principales de Fourqueux et figurait déjà sur des documents datant du début du siècle dernier. De même pour la Croix Rouge près du jeu de boules qui est au même emplacement depuis toujours.
La Croix Rouge fut par la suite peinte également sur la maison devenue au-berge-on peut lire dans un bottin de 1911: « Monsieur Ballabeni, restaurateur à la Croix Rouge »- puis Commerce de Vins Traiteur” puis Café de la Croix Rouge. »
Ce carrefour était une jonction de routes, car situé sur le “Chemin de Grande Communication n°98” ancienne route qui traversait Fourqueux par la route de Neauphle,rejoignait Paris à Brest et le café pouvait être un relais permettant de faire halte…
Au début du XXe siècle, et bien qu’à l’écart de Fourqueux, au fur et à mesure des constructions de la rue Pasteur,de la rue des Néfliers, le café de la Croix Rouge devint le troisième café de Fourqueux.
CHEMIN DE GRANDE COMMUNICATION
Chemin de grande communication no 98 (ancienne route départementale no 38),de Saint-Germain-en-Laye le-Cháteau. Deux branches dans Saint-Germain-en-Laye, l’une par la route de Fourqueux (rue du Poiitel), el l’autre par les rues de Mareil et de Fourqueux.
Jusqu’au début des années 1970 c’était un lieu de vie, il y avait un billard, une grande salle pour les joueurs de belote.À l’extérieur, c’était l’arrêt de l’autocar. Une cabine téléphonique, comme à la Poste était à la disposition des Fourquesiens, peu de foyers avaient de téléphone à cette époque.
Continuez ensuite la rue de Neauphle et prenez à droite la rue des Néfliers. À droite, I’ACPRO-CAT. L’ACPRO-CAT de Fourqueux est devenu I’ESAT Les Néfliers (Etablissement et Service d’Aide par le Travail). C’est un établissement médico-social dont la mission est l’intégration sociale de la personne handicapée. L’ESAT Les Néfliers est membre de Avenir APEI, association au service de la personne handicapée mentale.
Ces bâtiments, dans lesquels s’installèrent en 1953- 1954 une vingtaine de religieuses ukrainiennes,étaient, à l’origine, l’orphelinat des pères de la Salette. La Salette Fallavaux est une petite bourgade au sud de Grenoble.Le Sanctuaire de Notre Dame de la Salette est le deuxième lieu de pèlerinage marial de France. De Pâques à l’automne, des animations rappellent le message délivré par la Sainte Vierge lors de son apparition à deux jeunes bergers en septembre 1846.
Chassées de leur pays par la révolution bolchevique, ces religieuses trouvèrent refuge dans la Yougoslavie de Tito avant d’en être expulsées. Une bonne partie d’entre elles appartenait à l’aristocratie russe et le séminaire qu’elles occupaient devint rapidement le lieu de rassemble-ment de toute la communauté russe de la région. Leur chapelle servit d’église aux paroissiens de Fourqueux lors des travaux de restauration de celle du village en 1969.
Elles subsistaient grâce à la culture d’un vaste potager ainsi qu’à l’élevage de chèvres.Quelques religieuses furent ensevelies dans le cimetière de Fourqueux avant que leurs sépultures ne soient transférées en Normandie. Une tombe garde le souvenir de ces religieuses qui partagèrent la vie du village où elles s’étaient parfaitement intégrées.
À droite, au carrefour de la rue des Néfliers et de la rue de Saint-Germain, la Croix Noire, croix de chemin en fer forgé qui date de la deuxième moitié du XIXème siècle.
En face,la jolie cour pavée d’une maison ancienne.
Jadis, le jour de la Fête-dieu,les processions faisaient une halte devant cette croix. Les enfants du village habillés en blanc précédaient la procession.Une corbeille de pétales de roses dans les mains, ils jetaient les pétales en marchant.
Poursuivez votre chemin dans cette rue bordée de cours, certaines ouvertes : cour Martin, cour Boivin, d’autres fermées par un portail.
Au n°12 rue de Saint Germain une autre ferme dont les bâtiments figurent à l’inventaire du patrimoine.
Construite au XVIIIe siècle, elle figure sur la carte de Michel de Laseigne, arpenteur et géographe du roi. La cave extérieure sera construite dans la deuxième moitié du XIXe. Cette ferme dont l’activité principale fut arboricole, présente les éléments que l’on rencontre à plusieurs reprises dans les maisons de Fourqueux. La présence des caves atteste du caractère d’origine vinicole de l’exploitation.
Un peu plus loin, au numéro 9, la famille Pons qui vivait dans cette cour se tourna vers la culture de légumes, fruits rouges, cerises et prunes après la destruction des vignes par le phylloxera. Tous les bâtiments de la cour étaient dédiés à l’activité.
Le portail est fermé, mais on peut décrire cette ancienne ferme : en entrant dans la cour à gauche, la maison d’habitation. En face, étable, grange, clapier et poulailler. Plus bas, l’écurie qui abritait les deux chevaux nécessaires pour tous les travaux (la porte de l’écurie est toujours là).
Plus bas encore, à la place des garages, un hangar pour le matériel, coffre à avoine et plus tard tracteurs. En face, étable, grange, clapier et poulailler. Plus bas, l’écurie qui abritait les deux chevaux nécessaires pour tous les travaux.
En face, un autre hangar abritait remorque, carriole et tombereau utilisé avec le cheval “Chéri”. A côté un local àlégumes puis à fruits et matériel d’emballage. Le camion qui remplaçât les chevaux faisait 3 à 4 fois par semaine le transport des marchandises aux halles de Paris.
En face, à la place des maisons neuves, se trouvait l’ancienne école communale. Inaugurée en 1861, elle a coûté 15 000 francs. Le mobilier scolaire1060 francs. Le rez-de-chaussée, où se trouve la classe unique, accueille les enfants de cinq ans au CEP et une buanderie avec en dessous une cave. Le premier étage comprend une cuisine,une salle à manger, un petit cabinet et trois chambres à coucher avec au-dessus un grenier. Cette école devint la mairie en 1939 jusqu’en 1989.
Continuez votre promenade, passez devant la boulangerie avec sa bonne odeur de pain chaud et retour place Victor Hugo où fut construite en 1792, à la place de l’actuel abri de pierre, la première mairie à l’initiative de Sébastien Cléram-bourg. Il y avait également l’abreuvoir du village pour les animaux rentrant des champs À côté de l’abri, derrière la grille au fond de cette belle allée arborée, la villa Collin.
Armand Collin, horloger de la ville de Paris, s’adresse à son collègue et ami, l’architecte Émile Vaudremer, pour lui construire une résidence de campagne. Celle-ci, par le fait du hasard, se fera à Fourqueux en 1892; vend des terrains à Fourqueux en 1892 : en effet, un membre de la famille Marret travaille dans le cabinet de Vaudremer, et l’informe que sa famille vend des terrains à Fourqueux.
Dominée par une tourelle, la villa est édifiée à l’emplacement d’un ancien château. Armand Collin laisse Vaudremer libre d’exprimer son prolongée par un jardin d’hiver orné sur son pourtour d’une série de panneaux de faïence sur lesquels on retrouve le monogramme de Collin. Marie Collin, fille d’Armand Collin, épousera Charles Marret, frère d’Henri Marret.
Prendre la rue de Saint Nom à gauche, la cour Chauvier. Dans cette cour, le puits a été conservé.
Jadis ces puits étaient répertoriés sur les cartes d’état-major afin que l’armée puisse, lors de ses déplace-ments, venir y faire boire leurs chevaux.
Halte sur la place de l’église Sainte Croix. Très longtemps, cette place a été la seule du village. Toutes les manifestations et fêtes, avaient lieu à l’ombre des marronniers.
L’église actuelle, de style gothique primitif, fut bâtie au Xlle siècle à l’emplacement de la première église en bois construite au Vlle siècle. La crypte située sous cette chapelle et découverte à l’occasion de la restauration, abrite les cercueils en plomb des descendants de Charles Bouvard.
L’entrée, à l’origine sur la façade est, est reportée au sud. Dans les années 1830, la marquise de Baleinière à l’occasion du mariage de sa fille, fit construire un clocher en pierre très haut car, disait-on, “Plus le clocher est haut et plus le mariage est beau ». Trop lourd, il sera démonté puis reconstruit en 1969. L’actuelle croix date de 1951 et est l’æuvre de Monsieur Michel BEAU-VAIS. L’église de Fourqueux est classée monument historique.
À l’intérieur on peut admirer:“un christ portant sa croix” de la fin du XVe siècle, un “christ en croix” de la fin du XVIe siècle et “le chemin de croix” du célèbre peintre de Fourqueux, Henri Marret, spécialiste de l’art de la fresque et daté de 1922 qui a également peint la fresque du monuments aux morts.
Léopoldine Hugo fit sa communion dans cette église le 8 septembre 1836. Auguste de Chatillon réalisa cette très jolie peinture qui se trouve au musée Victor Hugo à Paris.
Face à l’église, la rue Maurice Berteaux.
Cette rue n’existait pas au début du siècle et seule une porte permettait l’accès aux champs derrière. C’est M. Pierre Champy, alors maire de Fourqueux,qui donna le terrain pour permettre sa construction. Elle fut percée en l’honneur de Maurice Berteaux, ministre de la guerre en 1911.
A l’angle de cette rue et de la rue de saint Nom se trouve le bâtiment de l’ancienne poste.
Continuez la rue de Saint Nom et vous trouvez sur la droite, les communs du château, aujourd’hui devenus logements sociaux.
Les communs sont les seuls vestiges de l’ancien château de Fourqueux. En juin 1634, le roi Louis XIII fait don de la seigneurie de Fourqueux à Charles Bouvard, devenu son méde-cin personnel après qu’il fut appelé à son chevet en juillet 1627 pour une crise d’entérite.
Quatre générations plus tard, en 1789,son arrière-petit-fils Michel III Bouvard de Fourqueux décède en étant fils unique et père de deux filles.
Agnès, sa seconde fille qui hérita du domaine de Fourqueuxn’aura pas d’enfant. Sa soeur,Anne, a deux fils dont lesecond, Michel Trudaine de la Sablière entretient une liaison avec l’épouse d’un de sès amis.
De leur amour naît Elisa, fille illégitime et donc non recon-nue. A la mort de sa mère naturelle, la fillette est alorsadoptée par sa grand-tante,Agnès, qui lui donne le nom deBouvard de Fourqueux! Elisa, alors héritière du château de
Fourqueux, épouse à treize ans Théodore Cornu de laBalivière en l’église Sainte-Croix de Fourqueux. Leur fille, Marie Anne Antoinette de la Balivière, sera la dernière habitante du château de Fourqueux. A l’automne 1838, dix jours après la naissance de son quatrième enfant, la jeune femme de vingt-trois ans succombe à une hémorragie. Son mari, Raymond de Monteynard avec qui elle entretenait un amour passionné ne se consola pas de la disparition de sa femme. Il quitte définitivement le domaine qu’elle avait tantaimé et fait raser le château. En 1889, l’horloger parisien Armand Collin achète le domaine et y fait construire par l’architecte Vaudremer une villa résolument moderne pour cette fin de siècle qui porte aujourd’hui son nom.
Un peu plus loin à gauche, c’est la Cour Girard et au fond la sente Girard.Au fond de la cour, il y avait le rebouteux M.Glémo. Derrière le café-épicerie (actuellement l’étude de notaire) il y avait l’entrée de la sallede bal où les jeunes venaient danser le dimanche ; elle était équipée tout autour de bancs sur lesquels s’asseyaient les parents discutant et surveillant leur progéniture.
Tournez à droite dans la sente traversante tout en verdure qui va vous mener à la sente Joncheret.
Soyez attentif, malgré les travaux de construction,presque au milieu de la sente sur votre gauche,cachée dans l’herbe d’un jardin, une pierre de puits.
C’est la pierre qui apparaît sur le tableau “Femme dans un Paysage de Fourqueux » peint par Henri Marret, car elle était initialement dans le jardin de la maison familiale du peintre. Ce tableau est actuellement dans la salle du conseil de la mairie de Fourqueux.
Cette sente débouche dans la cour Joncheret,levez les yeux et vous découvrez l’horloge du golf, datée de 1889 et signée Collin.
Elle est constituée de deux cadrans en lave datés une première fois de 1642, correspondant à la date de construction du bâtiment. Les angles de l’horloge sont ornés d’une fleur de lys. Chaque sonnerie est faite à partir de trois tinterelles donnant chacune un son différent.
Juste après, sur votre gauche, c’est la cour de la maison dite “de Victor Hugo”.
Construite au XVIIle siècle, elle est acquise en1807 par l’aïeul d’Henri Marret qui y fera d’importants travaux.
Par la suite un fronton y sera adjoint sur lafacade arrière.En 1836 cette maison abritait plusieurs locataires dont le notaire du lieu.
Victor Hugo y amènera sa familled’avril àoctobre 1836. C’est ici qu’Alexandre Dumas se réconciliera avec Victor Hugo et que Madame Hugo se fera adresser les lettres de Sainte Beuve. Victor Hugo arrivait de Paris à Fourqueux à l’improviste amenant pour diner et coucher, ses amis Auguste de Chatillon, Paul Foucher, Théophile Gautier…
Début 1900, le peintre Henri Marret aménagera son atelier dans le pavillon octogonal du jardin. Victor Hugo aimait à s’asseoir sur un vieux banc de pierre à l’orée d’un bois, dans le parc. Ce banc existe toujours, il se trouve actuellement dans le golf de Fourqueux.
Mme Hugo lui écrivit, en août 1836, une très belle lettre…
“Mais, Dieu que le diner que nous avons pris tous ensemble, l’autre soir, lorsque tu es venu de Paris, sous le vieux tilleul, était doux. Toidans ma robe de chambre, moi en chemise,lesenfants presque nus… Tu peux faire tout au monde, pourvu que tu sois heureux, je le serai…”
Si vous êtes courageux, poussez jusqu’au cimetière de Fourqueux et vous y trouverez les tombes de Monsieur MARRET ainsi que celle de Pierre DELANOE.