Sites militaires
La page présente :
- Une vue du Quartier Général des Loges,
- Un bunker de la rue Félicien David.
Carte du livre : A
Adresse : QGL – 8 avenue du Président Kennedy
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Sujet | Les carrières de l’OTAN |
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Origine | Exxplore |
Date de révision | 25/09/2023 |
La partie Otan : C’est la partie la plus « connue » puisqu’elle a accueilli le fameux PC de l’OTAN (NATO) durant la guerre froide, on y trouve encore les vestiges de cette époque : des bureaux en cloisons et parpaings en très mauvais état, ateliers, réservoirs, portes blindées, une route goudronnée, des toilettes chimiques, ainsi qu’entre autre un système de communication par pneumatiques. L’autre curiosité réside dans cet immense escalier en béton qui relie la carrière directement à la surface par l’intermédiaire d’un bunker situé en forêt.
Sujet | Quartier Général des Loges |
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Origine | Wikipédia |
Date de révision | 23/07/2023 |
Le Quartier Général des Loges est une base militaire située dans une clairière de la forêt. Elle s’étend sur environ 50 hectares.
HISTORIQUE du Quartier Général des Loges
Texte du Chef de bataillon David Moriette
Officier supérieur adjoint / Etat-major de la zone de défense de Paris
1856 : Création d’un terrain de manœuvre et de parade pour les troupes montées, sous Napoléon III.
1872 : Décret officiel du gouvernement donnant au Camp des Loges son nom (les loges étant les huttes habitées par les bûcherons vivant dans la forêt de St Germain). Le camp comprenait alors 10 000 hommes de l’Artillerie, du Génie, de l’Infanterie et de l’Intendance.
1904 : Délaissé par les militaires, le camp des Loges devient un complexe sportif omnisports et le Stade Saint-Germain (futur PSG).
1914–19 : Le camp héberge des prisonniers allemands, puis est détruit à la fin des hostilités.
1937-40 : Le camp est reconstruit à l’usage des troupes françaises du Génie.
1940-44 : Le camp héberge des civils réquisitionnés par l’organisation TODT (fortifications allemandes).
1944 : La France reprend possession du camp.
1944-51 : Occupation par le ler Bataillon de chasseurs à pied.
1951-67 : Occupation par les troupes d’appui du Shape (commandement des forces alliées en Europe).
1967-69 : Travaux.
07/1969 : Installation de l’Etat-Major de la lère Région militaire.
1977 : Nom de « Quartier Général des Loges ».
1979 : Installation de l’Etat-Major du 3e Corps d’armée.
1984 : Départ du 3e Corps d’armée et arrivée EM/1° RM et du 526° RT
1991 : Réorganisation Armées 2000 et transformation en Etat-Major du Commandement Militaire de l’Ile-de-France.
2000 : Réorganisation des Armées suite à la professionnalisation. Le commandement militaire de l’Ile de France devient la Région Terre Ile de France (RTIDF) et le 526° Régiment du Train chargé du soutien prend l’appellation de 526° Bataillon du Train.
2010 : Dans le cadre de la transformation des armées, le 526e Bataillon du train est dissous. Il est remplacé par le Groupement de Soutien de la Base de Défense (GSBdD) d’Ile de France de Saint-Germain-en-Laye, créé le 1er janvier 2011.
2011 : l’état-major de la région Terre Ile de France devient l’état-major de soutien Défense de Paris
2014 : l’état-major de soutien Défense de Paris devient l’état-major de zone de défense de Paris. Il s’agit d’une formation interarmées d’environ cent vingt personnes, placée sous la haute autorité du gouverneur militaire de Paris. L’action de l’EMZD Paris s’étend sur des domaines sensibles et variés.
Il est un acteur majeur de l’organisation territoriale interarmées de défense. Il pilote également l’appui aux activités et à l’événementiel parisien en organisant et conduisant en particulier les cérémonies nationales du 14 juillet. Interlocuteur des hautes autorités du ministère, il en appuie le fonctionnement, notamment avec la manœuvre d’infrastructure liée à l’installation à Balard.
Restent aujourd’hui au camp des Loges, outre l’EMZD-P et le GSBdD, une poignée de directions et services de gestion à échelle régionale en charge de domaines comme l’infrastructure, les finances, la gestion des ressources humaines, le service de santé,…
Saint-Germain, ville de garnison
Saint-Germain-en-Laye, parce qu’elle était ville royale, a accueilli pendant des siècles une garnison : le roi était accompagné d’hommes d’armes chargés de le protéger et de « rendre les honneurs ».
Quelques épisodes :
• 15 octobre 1809 : Napoléon installe l’école de cavalerie au château de Saint-Germain (Louis XVIII la réunira par la suite à l’école de Saint-Cyr, et elle sera remplacée en 1815 par l’Ecole de Saumur).
• Napoléon III choisit Saint-Germain pour l’un de ses régiments de cavalerie de la garde. Les régiments se succèdent de 1854 à 1870.
• En 1902 arrive le 11e Cuirassiers, qui restera à Saint-Germain jusqu’à son départ pour le front, le 1eraoût 1914.
• Après la guerre, le 16e Dragons est en garnison au quartier de Gramont et au Luxembourg. Le camp des Loges abrite trois escadrons d’autos mitrailleuses.
• En 1932, le 1er bataillon de dragons portés, héritier du Royal-Dragons fondé par Louis XIV en 1656, s’installe dans la ville.
• La guerre : Saint-Germain voit partir le 8e Cuirassiers et le 11e Dragons recréés en quelques jours.
• Après la Libération : la 2e D.B. prend ses quartiers à Saint-Germain, avec son bataillon de renfort. Elle s’installe au quartier de Gramont.
• Au camp des Loges, le 1er bataillon de chasseurs à pied précède les troupes d’appui du Shape (commandement des forces alliées en Europe) qui arrivent en 1951.
La muraille de Chine
A priori il s’agit de la butte de tir, d’un ancien champ de tir utilisé dans la 2e moitié du 19e siècle.
La statue
En décembre 2011, Jean-Pierre Guémon s’est rendu avec un autre élu au Camp des Loges. « Je ne l’avais vue qu’en photos sur internet, et honnêtement, je ne la voyais pas si grande*,sourit-il.La statue de bronze mesure 1,80 m et pèse environ 2 t. Elle repose sur un socle de 4,5 m. Celui-ci seraitdétruit, un autre de 3 m sera construit à LaFerté-Beauharnais. « Il faudra trouver un emplacement, avec un minimum de recul pour admirer la statue, mais avec aussi du passage pour qu’un maximum de personnes puissent la voir, s’arrêter l’admirer pour que cela profite à notre village, indique Jean-Pierre Guémon.
Cet emplacement sera choisi en concertation avec le conseil municipal et l’association « Autour des Beauharnais ». Eugène de Beauharnais n’a jamais été aussi proche de faire son retour à La Ferté-Beauharnais.
Sujet | Les bunkers dissimulés |
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Origine | Office du Tourisme – Boucles de Seine |
Date de révision | 25/09/2023 |
Témoignage de la forte présence allemande à Saint-Germain pendant l’Occupation, plus d’une dizaine de bunkers existent encore aujourd’hui dissimulés dans toute la ville de Saint-Germain-en-Laye.
Ils font partie intégrante du paysage urbain même si peu d’entre eux sont visibles.
Entre 1940 et 1944, près de 20 000 soldats et officiers allemands occupèrent la ville qui était le siège de l’état-major des forces allemandes de la zone occupée. Erigés en nombre, ces bunkers étaient avant tout des constructions de défense passive.
Le plus connu d’entre eux est sans doute celui de la rue Félicien David. A moitié enterré, il pouvait abriter plusieurs centaines de militaires et leur fournir un abri sûr en cas de bombardements. Dans l’une de ses salles aboutissaient toutes les lignes téléphoniques du front de l’Atlantique vers le commandant en chef, le maréchal Gerd von Rundstedt.
Sujet | Les blockhaus et bunkers allemands |
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Origine | stgermaincommerce.over-blog. |
Date de révision | 25/09/2023 |
Le 14 juin 1940, les troupes allemandes arrivent à Saint-Germain-en-Laye.
La ville sera occupée jusqu’au 25 août 1944. Le 22 juin 1940, la France écrasée signe l’Armistice.
Dès juin 1940, les forces d’occupation allemandes s’installent dans les belles demeures de Saint-Germain-en-Laye. L’état-major du Grand Quartier général allemand pour la Zone Occupée s’installe au Pavillon Henri IV, mais déménage vers la Villa David après qu’une bombe ait endommagé le pavillon Henri IV le 3 mars 1942.
Cet incident donne le signal de départ d’une frénésie de construction de bunkers à travers toute la ville. L’occupant réquisitionne plus de cinq cent maisons et immeubles des quartiers chics de la ville.
À partir de janvier 1942 la ville devient le siège de l’Oberkommando West, (Haut Commandement des forces Ouest de l’armée allemande) avec le Feldmarschal Gerd Von Runsdtedt à sa tête.
La kreiskommandantur est installée 31, rue de Lorraine. De nombreux bunkers seront construits à partir de 1943 par des ouvriers réquisitionnés pour l’Organisation Todt (OT).
La gare de Saint-Germain devient un lieu de rafles, d’arrestations des Juifs et des étrangers. Des Juifs résidant à Paris et dans les environs de Saint-Germain y seront arrêtés par la police et la gendarmerie française accompagnés d’un soldat SS, les 12 et 13 octobre et 25 octobre 1942. En 1943-1944, les Autorités allemandes arrêtent les Juifs qui résident à Saint-Germain-en-Laye. En mai et juin 1944, la commune subit de nombreux bombardements alliés qui préparent le débarquement en Normandie.
Sont particulièrement visées les infrastructures de transport, le pont du Pecq, tout proche, le viaduc Saint-Léger sur la Grande Ceinture, la gare de Saint-Germain-Grande-Ceinture et surtout les installations du triage d’Achères dans la forêt.
La ville est libérée le 25 août 1944.
Tout les bunkers de Saint-Germain-en-Laye : |
- 1 blockhaus 6 créneaux rue de Monts Grevets
- 1 blockhaus forme hexagonale 10,5 m² 13 rue des Monts Grevets
- 1 blockhaus 3 créneaux 4 rue Félicien David
- 1 blockhaus place M.Berteaux, angle rue Thiers
- 1 blockhaus 39 m² 18 rue Thiers
- 1 blockhaus rue du Mal Foch
- 1 abri passif 96 m² 12 rue Félicien David
- 1 abri passif et bloc FM, 3 créneaux quartier Gramont
- 1 abri passif et bloc FM, 2 créneaux Pavillon Henri IV
- 1 abri passif 58m² lycée Cl.Debussy, 7 rue de la Rochejacquelain
- 1 abri passif 135 m² Cité Médicis
- 1 abri passif 135 m² parc du château
- 1 abri passif de 272 m² 1 rue Salomon Reinach
- 3 abris passifs 155 et 58 m² 4 av Gambetta, accès 5 rue S.Reinach
- 1 abri passif 56 m² 25 rue Alexandre Dumas, lycée des jeunes filles
- 1 abri passif 167 m² 25 rue Alexandre Dumas, lycée des jeunes filles
- 1 abri passif 9 m² 25 rue Alexandre Dumas, lycée des jeunes filles
- 1 abri passif 147 m² 25 rue Alexandre Dumas, lycée des jeunes filles
- 1 abri passif 147 m² 30 rue Alexandre Dumas
- Abri de Von Rundstedt 20, 22 bd Victor Hugo
- P.C. De Von Rundstedt lycée Victor Hugo
- 3 abris de 100, 144 et 156 m² angle rue Diderot et V.Hugo
- abri pour voitures école de théologie protestante
(certain ont été détruits)
Mais l’édifice le plus important, le plus impressionnant, reste l’immense forteresse du maréchal von Rundstedt, hélas invisible pour le public puisqu’elle se trouve en retrait de la rue Félicien-David. Plus de 1 hectare de terrain, 1 200 mètres carrés de béton sur trois étages et 60 pièces: là se trouvait le coeur battant de la défense allemande, avec son centre de télécommunications ultraperfectionné, sa centrale électrique, son système de ventilation et de défense très élaboré, ses escaliers dérobés, ses chicanes, ses sas, ses meurtrières, ses bureaux, sa salle des cartes, ses sanitaires, son infirmerie et la chambre particulière lambrissée de von Rundstedt, avec tentures, meubles et murs recouverts de noyer. A notre connaissance, aucune autre ville de France n’a connu, en son coeur, une concentration d’abris de ce niveau.
Durant l’Occupation, la ville fut transformée en grand quartier général allemand. Pour protéger ce site stratégique majeur, une vingtaine d’abris furent construits. Et ils sont toujours là. Retour sur un épisode étonnant et méconnu de la Seconde Guerre mondiale
Ils sont là depuis plus d’un demi-siècle, disséminés dans Saint-Germain-en-Laye comme de vieilles cicatrices laissées par la guerre. Bunkers de béton armé envahis de lierre ou mangés par l’humidité, la petite vingtaine d’abris construits sur ordre des Allemands entre 1942 et 1944 rappelle, encore aujourd’hui, que cette ville fut l’un des plus importants, sinon le plus important, quartiers généraux allemands en France durant l’Occupation.
C’est ici que le maréchal von Rundstedt – l’un des officiers les plus proches de Hitler – fut chargé, durant l’été 1940, de coordonner le projet Seelöwe, (lion des mers) qui avait pour but l’invasion de la Grande-Bretagne par les troupes de l’Axe. C’est ici, toujours, qu’au début de 1942 – l’idée d’un débarquement outre-Manche ayant été abandonnée – von Rundstedt installa le grand quartier général (GQG) de l’Oberkommando West (Ob West), organisation responsable de toute la défense du front Ouest de l’Europe, depuis les Pays-Bas jusqu’à l’Italie, soit quelque 4 500 kilomètres de côtes.
A Saint-Germain étaient préparées toutes les décisions stratégiques majeures. C’est ici qu’arrivaient les nouvelles les plus importantes, comme l’opération Attila, décrétant l’occupation de la zone libre, le 8 novembre 1942, ou encore le débarquement des Alliés, le 6 juin 1944. Tout transitait par l’énorme bunker de la rue Félicien-David, qui abritait, sous deux mètres de béton, l’un des centres de communication les plus modernes d’Europe.
Curieusement, Saint-Germain, estampillée pour toujours «berceau de Louis XIV», oublie souvent qu’elle est aussi cette étape majeure sur la route de la Libération menant de Cherbourg à Berlin. Si quelques personnes ont eu le privilège de visiter ces bunkers labyrinthiques fermés depuis longtemps au public, bien peu de Saint-Germanois ont aujourd’hui vraiment conscience de ce qui se passa dans leur ville durant la dernière guerre. Qui se rappelle encore que, de 1940 à 1944, Saint-Germain abritait presque autant de soldats allemands (15 000) que d’habitants (20 000)?
En se baladant dans la ville , le promeneur a pourtant encore partout sous les yeux les traces de ce passé. Dans l’enceinte du collège Marcel-Roby, pas moins de quatre ouvrages de béton se trouvent au milieu du parc; dans le quartier Gramont, un immense abri occupe la cour principale; au pavillon Henri-IV et au bord des douves du château de Saint-Germain, on peut en voir deux autres; rue Félicien-David, une construction de béton, avec ses meurtrières, empiète sur le trottoir, tandis qu’un peu plus loin une maison a carrément été construite sur un ancien bunker.
Mais l’édifice le plus important, le plus impressionnant, reste l’immense forteresse du maréchal von Rundstedt, hélas invisible pour le public puisqu’elle se trouve en retrait de la rue Félicien-David. Plus de 1 hectare de terrain, 1 200 mètres carrés de béton sur trois étages et 60 pièces: là se trouvait le cœur battant de la défense allemande, avec son centre de télécommunications ultraperfectionné, sa centrale électrique, son système de ventilation et de défense très élaboré, ses escaliers dérobés, ses chicanes, ses sas, ses meurtrières, ses bureaux, sa salle des cartes, ses sanitaires, son infirmerie et la chambre particulière lambrissée de von Rundstedt, avec tentures, meubles et murs recouverts de noyer. A notre connaissance, aucune autre ville de France n’a connu, en son cœur, une concentration d’abris de ce niveau.
Dès juin 1940, donc, von Rundstedt et l’armée allemande avaient jeté leur dévolu sur Saint-Germain-en-Laye pour en faire ce quartier général très stratégique. Proche de Paris, située sur une hauteur, agréable à vivre avec sa terrasse, sa forêt, son château et ses grandes résidences qui seront en partie réquisitionnées, cette ville de garnison présentait tous les avantages requis pour y installer un grand quartier général à la fois discret et confortable.
Le 14 juin 1940, les Allemands débarquent donc dans le parc du château, alors que les trois quarts de la population ont choisi l’exode. Les habitants reviendront peu à peu durant l’été, après l’armistice. En attendant, les occupants réquisitionnent quelque 500 maisons, soit le quart du parc immobilier de la ville. Ils investissent aussi le quartier Gramont, l’hôtel Geoffre-de-Chabrignac, le lycée de jeunes filles, l’école Saint-Erembert, l’école normale de jeunes filles, les établissements hospitaliers, les châteaux d’Hennemont et Saint-Léger, tandis que l’état-major du GQG allemand s’installe au pavillon Henri-IV. Ils négligent en revanche le château, trop exposé, préférant se «camoufler» dans la ville, près de la population, sans doute dans l’espoir de se rendre plus discrets et de décourager les bombardements ennemis.
Une constante promiscuité avec l’ennemi
Von Rundstedt, lui, s’installe dans un premier temps au château Neuf, 20, rue Thiers, dans la demeure du sénateur Louis Dreyfus, qui jouxte le pavillon Henri-IV. Lorsqu’il en prend possession, le maréchal allemand y trouve un vieux domestique, un âne, deux poneys, des chiens… Il apprécie le charme de cette ville où son père a résidé durant l’occupation de 1870. La vie est belle pour les vainqueurs, au moins dans les premiers temps. Von Rundstedt se promène seul et sans armes dans le parc du château ou sur la terrasse, avec toujours du chocolat dans ses poches pour en distribuer aux enfants. Il devise avec le jardinier français. Plus tard, aux beaux jours, sous les arbres de la Villa David, il prendra quotidiennement le thé, à 16 h 30, avec son état-major. Pendant que les Saint-Germanois connaissent le rationnement, au pavillon Henri-IV, les officiers ont accroché deux grands plans de Paris au mur. L’un est marqué de points rouges, l’autre de points bleus. Le premier recense les endroits où les femmes sont accueillantes, le second ceux où la table est bonne. Et, régulièrement, von Rundstedt de déplorer: «Votre carte ne rougit pas beaucoup, messieurs!»
C’est à cette période que commence la construction d’une vingtaine de bunkers dans la ville. Le 3 mars 1942, la RAF a attaqué les usines Renault à Boulogne et jusqu’à la ville du Pecq, très meurtrie, avec 47 morts. Une bombe endommage même le pavillon Henri-IV, où l’état-major est installé. L’alerte est sérieuse. Le GQG est transféré Villa David. Et Hitler exige, contre l’avis de von Rundstedt, qui aimait les arbres et détestait le béton, que la ville soit protégée puisque le rôle de l’OB West se révèle de plus en plus stratégique. L’organisation Todt, qui construit le mur de l’Atlantique, se met au travail, réquisitionne des Français, mais aussi des Belges et des Nord-Africains.
«Pourquoi aurais-je peur, Maréchal?»
Le grand bunker abritant le poste de commandement est construit en sept mois par trois équipes de 400 ouvriers, qui se relaient nuit et jour pour édifier le bâtiment dans une ancienne carrière de calcaire. Tout le quartier où, jusque-là, on entrait presque librement est, comme on dirait aujourd’hui, «sécurisé». Les rues qui y mènent sont coupées de fossés, barrées de rails plantés debout; des postes de tir sont édifiés aux points clefs du dispositif. Un refuge personnel pour von Rundstedt est même creusé, sur ordre de Hitler, sous la Villa David, pendant que le maréchal est en permission. Ce dernier, à son retour, est furieux et jure qu’il n’y mettra jamais les pieds. Jusqu’à son départ, le 2 juillet 1944, il refusera toujours d’aller s’abriter durant les alertes. C’est ainsi qu’un jour où il se promenait dans les allées du parc, tandis que les sirènes hurlaient, von Rundstedt avait demandé à une dame qu’il croisait: «Mais vous n’avez pas peur des bombes?» Elle lui avait répondu: «Pourquoi aurais-je peur, maréchal? Ils ne vont pas bombarder Saint-Germain. Il n’y a aucun objectif militaire ici. Il ne se passe jamais rien!»
Une remarque qui en dit long sur la méconnaissance que l’on avait, à l’époque, de l’importance stratégique du GQG de Saint-Germain-en-Laye. L’historien François Boulet, l’un des meilleurs connaisseurs de la question, s’étonne encore que la ville ait été épargnée par les bombardements alliés. Il livre cependant quelques pistes, comme cet extrait d’un rapport du préfet de Seine-et-Oise en date du 31 janvier 1944: «Saint-Germain serait occupée par les états-majors du grand quartier général devant organiser la défense du territoire français devant une invasion anglo-américaine.» Bref, moins de six mois avant le Débarquement, le préfet – réduit aux supputations et au conditionnel – n’en sait guère plus que la fameuse interlocutrice de von Rundstedt sur ce qui se trame réellement à Saint-Germain-en-Laye. Pis, François Boulet – en découvrant tout récemment une carte transmise en avril 1944 par la Résistance aux services de renseignements de la France libre à Londres – a découvert que, sur les 31 lieux stratégiques d’occupation allemande recensés à Saint-Germain-en-Laye, pas un ne faisait état de ces fameux bunkers!
Le secret fut même si bien gardé que ces abris ne trouveront jamais leur utilité. Le 25 août 1944, lorsque les FFI entrent dans Saint-Germain, les Allemands – qui avaient pourtant transformé la ville en véritable camp retranché, faisant ainsi craindre le pire aux habitants – fuient au cours de la nuit et, dans le désordre ambiant, les bunkers sont pillés et vidés de tout ce qu’ils contenaient par la population. Désormais, ils ne garderont plus rien d’autre que leurs propres secrets.