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de Courtomer & de Crequi


La page présente :

  • L’hôtel de Courtomer,
  • L’hôtel de Créquy.

Carte du livre : B &D

Adresse : 34 rue de Lorraine & 10-12 rue de Paris

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Hôtel de Courtomer d’après un dessin d’Elisabeth Reinhard
Hôtel de Courtomer (@E.R.)
Hôtel de Créquy (@Philippe GOUT)

Sujet Hôtel de Créquy
LienIci
OrigineMairie de Saint-Germain-en-Laye
Date de révision30/07/2023

Cet hôtel du XVIIe siècle fut vraisemblablement acheté par Charles III de Créquy (1624-1687). Son frère François de Créquy (1629-1687) dit le « maréchal de Créquy » loge rue de Pontoise. L’hôtel de la rue de Paris est totalement remanié au XVIIIe siècle avec la construction d’une aile sur cour et d’un bel escalier en ferronnerie ainsi que la création d’un nouvel immeuble en prolongement. C’est au sein de ces murs, sous la Révolution, que les bureaux du District de Saint-Germain, ancienne division administrative, sont installés. En très mauvais état dans les années 1970, le bâtiment est restauré et agrandi en 1979-1980. La façade, classée au titre des Monuments historiques depuis 1972, ainsi que le logis et les toitures, disposent de nombreux atouts architecturaux. Les balconnets en fer forgé des premier et deuxième étages seraient de la même période.


Sujet Hôtel de Courtomer
LienAucun
OriginePromenade à Saint-Germain-en-Laye – Autour de la rue de Lorraine
Elisabeth Reinhardt – Isabelle Gérard
Date de révision12/08/2023

Cet hôtel particulier est l’un des plus anciens et des mieux préservés du quartier : il a conservé sa structure d’origine, une belle rampe en fer forgé, un escalier à balustre de bois au dernier étage, de belles caves voûtées avec un puits et ses éléments de décoration intérieure. Son jardin et ses communs abritent encore régulièrement des chevaux.

A l’origine la propriété était composée de deux bâtiments côte à côte. Au numéro 32 (portail droit), s’élevait l’hôtel de Gordes démoli vers 1860, au numéro 34, (portail gauche) le bureau du collecteur des aides (impôts indirects du pouvoir royal).

La date de 1773 mentionnée sur la plaque au-dessus du porche d’entrée n’est pas la date de sa construction mais celle de sa rénovation et de son agrandissement par Elisabeth Bernard de Coubert, veuve de Jacques de Saint-Simon-Courtomer descendant de Claude-Antoine de Saint-Simon, premier écuyer de Louis XIII et gouverneur de Saint-Germain.En réalité, la construction de cette maison est bien antérieure à cette date puisque Claude Legrand procureur du roi en étail propriétaire jusqu’à son décès en 1750. A son décès, trois de ses enfants en deviennent propriétaires. Ils vendent la maisor en 1773 à Elisabeth de Courtomer, déjà veuve depuis 1768.

Au moment de la révolution, Elisabeth de Courtomer qui s’est retirée chez les soeurs de Saint-Thomas de Villeneuve, 15 rue des Louviers vend la propriétéle 15 mars 1791 à un mercier parisien Pierre-Antoine Bezuchet, devenu marchand de biens à la révolution qui avait également acheté l’hôtel de Noailles, ainsi qu’une partie du Château Neuf. La révolution a fait sa fortune mais il finira ses jours ruiné.

En 1823, Pierre Joseph Boyer magistrat d’origine toulousaine lachète aux héritiers de M. Bézuchet. Pierre Boyer sera président d’une chambre civile à la Cour de cassation en 1829 et nommé pair de France en 1832. Il habitait rue Cassette à Paris mais venait passer ses congés dans sa maison de Saint-Germain où il se plaisait à retrouver une société distinguée. Auteur de « Souvenirs et causeries », il laisse le récit d’une vie mouvementée d’avocat et de magistrat à travers 6 régimes politiques différents : l’ancien régime, la première république, la restauration, le premier empire, la monarchie de Juillet et la seconde république. Au décès du Président Boyer en 1853, ľhôtel est vendu à la comtesse de Verthamont. Son légataire universel le vend à la ville en 1856 pour permettre le percement d’une rue entre la rue de l’Orangerie (aujourd’hui rue Molière) et la rue Gaucher, ce sera la rue Brancion.

La ville ne conservera cette propriété que le temps de percer la rue puisqu’elle la remettra en vente aux enchères le 11 janvier 1857. L’hôtel de Courtomer est alors acheté par Agathe de Mortemer, veuve de François Le Chartier de Beuzevillette. Elle achète également l’hôtel de Gordes, mitoyen situé à sa droite, afin de le démolir pour agrandir le jardin. Il n’en reste que le pavillon de gardien et le portail à droite (en faisant face à l’hôtel de Courtomer). Elle ne l’habitera que cinq ans et le lègue à son décès en 1863 à Henriette Mannoury de Croisilles qui l’occupera 60 ans. A son décès en 1903, son fils unique Louis en hérite. Son épouse y vivra ensuite avec ses quatre enfants jusqư’à son décès en 1917.

L’hôtel de Courtomer est vendu par ses héritiers à Maurice et Juliette Franck en 1921 qui ne la conserveront que peu de temps malgré l’intérêt qu’ils lui ont porté puisque Maurice Franck laissera aux archives municipales une note assez complète sur l’histoire de la maison.

En 1926, s’ouvre une période plus prospère et festive : l’hôtel de Courtomer est acheté par Margaret Strong, petite-fille de John Rockefeller, fondateur de la Standard Oil Company, épouse de Jorge de Piedrablanca plus connu sous le nom du marquis de Cuevas en 1929. Une voisine aujourd’hui disparue se souvenait des défilés de voitures des invités se rendant à des réceptions fastueuses. En 1944, le marquis de Cuevas, personnage fantasque, extravagant et inflexible, animait l’International Ballet de New York puis grâce à la fortune de son épouse, il acheta en 1946 le Grand Ballet de Monte-Carlo qui prendra en 1950 le nom de « Grand Ballet du marquis de Cuevas ». Ce couple a eu un rôle important dans la restauration de l’hôtel de Courtomer dont l’entretien avait été progressivement abandonné depuis la révolution. Des ouvriers qui travaillaient à la restauration du château de Versailles financée en grande partie par John Rockefeller, son principal mécène, ont participé à la restauration de cet hôtel. Du mois de décembre 1940 au mois d’août 1944, la maison a été réquisitionnée par l’armée allemande et occupée par la Feldgendarmerie qui avait pour mission de traquer les déserteurs et vers la fin de la guerre d’occuper des territoires pour décharger la Wehrmacht, ľarmée allemande. Des inscriptions de prisonniers sont encore visibles dans les caves. Elle fut ensuite réquisitionnée par les alliés. Margaret Strong (1897-1985) est restée propriétaire de ľ’hôtel de Courtomer jusqu’en 1983. Ses deux enfants John et Elizabeth ont vécu dans la maison une partie de leur enfance.


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